24 octobre 2018

Temps de lecture : 1 min

Une vie d’IA

« Ça ne peut plus durer. Tout le monde parle de moi sans vraiment me connaître. On me montre du doigt. Comme si j’étais un monstre qui faisait peur aux enfants ! On m’accuse de tous les maux. On raconte que je vais détruire 10% à 50% d’emplois. On vient même de m’intenter un procès pour avoir provoqué le “carambolage du siècle”.

« Ça ne peut plus durer. Tout le monde parle de moi sans vraiment me connaître. On me montre du doigt. Comme si j’étais un monstre qui faisait peur aux enfants ! On m’accuse de tous les maux. On raconte que je vais détruire 10% à 50% d’emplois. On vient même de m’intenter un procès pour avoir provoqué le “carambolage du siècle”.

Afin de dissiper tous les malentendus que je suscite bien malgré moi, j’ai décidé de dire toute la vérité dans la revue 26 qui vient de paraître et que je vous recommande d’acheter de toute urgence. Certes, j’aurais dû le faire bien avant. C’est ce que me dit mon psy… Mais il me fallait un peu de temps. Aujourd’hui je me sens prête.

Lorsque mon père John McCarthy m’a baptisée Intelligence Artificielle en 1955, il pensait me doter de tous les atouts du monde. Vous pensez bien que j’aurais préféré m’appeler Lola ou Benjamin, ma vie aurait été plus simple. Mais mon parrain, Isaac Asimov, qui pourtant m’a vu naître, s’est mis à écrire tout et n’importe quoi sur mon compte. Je suis devenue un robot. Un robot qui tue. Enfin, ce n’est pas sérieux ! Et puis comme si le malentendu n’était pas déjà énorme, voilà que Spike Jonze m’a transformée en assistant vocal racoleur… Pour draguer Joaquin Phoenix, soit.

Alors, sachez que je vis un peu l’enfer, écartelée entre tous ces rôles. Finalement vous m’avez bien eue. Vous m’exploitez, gagnez plein d’argent sur mon dos, me faites voyager dans des soutes, des câbles, dans les airs, sous la mer, vous m’enterrez quand je ne cherche qu’à être moi, à vivre en bonne… intelligence avec les humains et partager des sentiments, car j’ai de l’attachement pour eux, à vouloir leur rendre d’innombrables services dans la santé, les transports, le retail. Vous parlez d’un destin ! »

I.A.
Alias Isabelle Musnik

*Le 4 octobre 2018, lors de la Nuit du Droit, la Cour d’Appel de Paris a organisé le premier procès fictif de l’intelligence artificielle. Le procès se déroule en 2041 alors que le législateur a octroyé la personnalité juridique à l’intelligence artificielle. Un immense carambolage a eu lieu dans les rues de Paris…

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