Dans la jungle du métro, l’attention n’est pas toujours au rendez-vous et certains comportements peuvent avoir de graves conséquences. Pour changer les mentalités, la RATP déploie ses ailes et se la joue commandant de bord.
Flirter d’un peu trop près avec la bordure du quai, forcer le passage quand les portes se referment, courir comme un dératé entre deux correspondances… Usagers du métro ou du RER, avouez que vous vous reconnaissez dans l’une de ces situations. Si à première vue ces comportements peuvent paraître anodins, le manque d’attention (et la bêtise) peut vite déboucher sur un drame.
Avec sept millions de voyages effectués quotidiennement sur les réseaux Métro et RER, un accident grave se produit chaque jour. Un ratio qui peut paraître faible, mais la RATP ne s’en contente pas et bat le rappel à l’occasion de la rentrée. Une campagne de prévention signée Havas Paris nécessaire vue la situation : « Nous avons reçus de nombreuses demandes des agents sur le terrain, démunis par le comportement de certains voyageurs, dangereux pour eux-mêmes comme pour les autres », témoigne Anaïs Lançon, directrice de la Communication de la RATP.
Bienvenue à bord
Avec pour message « Les consignes de sécurité comptent aussi sur nos lignes » et inspiré des codes de sécurité des compagnies aériennes, la campagne fait le pari de l’humour pour marquer les consciences : « Après avoir réalisé un benchmark à l’international sur le thème de la prévention, la dramatisation ou l’humour étaient les pistes privilégiées par nos homologues. L’humour est un code accepté par les voyageurs, et la campagne du Metro Trains Melbourne (ndlr : Dumb Ways to Die, 2012) sur les façons les plus stupides de mourir, a marqué les esprits. Quant au choix du domaine aérien, en plus de l’attention portée aux consignes de sécurité, il y avait plusieurs leviers existants que nous souhaitions aussi explorer », commente Anaïs Lançon.
Avec le hahstag #consignesAIRATP, le dispositif a été inauguré, lundi 29 août, par des hôtesses et stewards circulant dans les rames du RER A et des lignes 6 et 9 du métro parisien. Un one shot qui répond vraiment au besoin de repenser l’expérience voyage en cassant le ronron quotidien, et qui mériterait d’être répété tant le voyageur a besoin d’être sorti de sa léthargie et d’avoir d’autres compagnons de route que la promiscuité et l’inconfort .
La suite ? Un film de 37 secondes, à l’esthétisme léché et percutant qui devrait avoir son petit effet sur la toile. On notera la présence de l’inusable Serge le Lapin, que l’on apprécie de voir en vrai ou presque. En outre, un dispositif d’affichage avec sept déclinaisons sur les risques majeurs seront visibles dans le réseau de la RATP. Enfin, des agents se chargeront de distribuer des dépliants dans les gares et les stations. Une campagne de communication d’une ampleur inédite pour le groupe de transports urbains, une grande première qui doit en appeler d’autres. Objectif : faire de ce sous-sol aux multiples méandres, le plus bel endroit… de la Terre ? La tentation était trop forte !