22 mars 2020

Temps de lecture : 2 min

Ce que nous sommes en train de vivre nous a déjà changés

Une crise de cette ampleur ne peut pas nous laisser à terre longtemps sans que ne se réveille en chacun de nous une envie d’imaginer le monde d’après.

Une crise de cette ampleur ne peut pas nous laisser à terre longtemps sans que ne se réveille en chacun de nous une envie d’imaginer le monde d’après.

Chacun déjà interroge le monde d’aujourd’hui et les choix qui l’ont fait naître : entre autres, celui d’offrir des prix toujours plus bas, favorisant les délocalisations et par là même la perte d’une certaine maitrise de notre destin, ou encore celui d’un sacrifice de nos compétences au profit d’une course vers une productivité robotisée.

Le progrès proclamé n’est pas partagé

Ce questionnement surgit enfin, sans tabou, alors que le confinement nous oblige au huis clos. Celui d’un monde sans boussole qui pour beaucoup est une source d’angoisses, de contraintes, d’oublis. Et cette crise nous montre combien le progrès proclamé n’est pas partagé. Ce monde qui se met aujourd’hui à l’arrêt ne crée plus les conditions d’un destin collectif. C’est le progrès qui est mis en accusation. Le progrès dans sa version financière, dans sa version élitiste et urbaine, dans sa version sacrificielle pour les identités et même notre langue.

Chaque groupe aspire à se rapprocher… de lui-même

Un progrès qui n’est pas partagé parce qu’il se déploie face à des groupes qui se déchirent et aspirent surtout à se distinguer des autres : anticapitalistes, Gilets jaunes, nostalgiques du « monde d’avant », écologistes radicaux ou modérés, technophiles attachés aux innovations, promoteurs de l’ordre, ouverts sur le monde, nationalistes, marchands matérialistes, europhiles, salariés en quête de stabilité, personnes en rêve d’harmonie, promoteurs des terroirs, tenants de la foi et du religieux, partisans d’une laïcité exigeante, préoccupés par l’immigration, petits commerçants des centres-villes, résidants des zones pavillonnaires, petits agriculteurs, etc.. Une récente étude de notre institut ViaVoice l’illustre : chaque groupe aspire à se rapprocher… de lui-même et très peu des autres.

Des bifurcations qui conduisent à des conflits.
Alors les innovations, mais aussi les solutions pour se rapprocher des groupes « distanciés », sont trop souvent conçues comme devant être « au-delà » des habitudes, des usages, des coutumes, pour leur donner suffisamment de hauteur pour en faire des ruptures … au risque d’être refusées par tous. Ainsi naissent les bifurcations entre les innovations et la société. Des bifurcations qui conduisent à des conflits.

Le progrès oui, mais lequel ?

L’heure n’est pas au retour en arrière mais plus que jamais à l’acceptation par le plus grand nombre d’un progrès qui conjugue l’entreprise et la société, l’innovation et la vie des gens. L’une et l’autre. Et non, l’une au détriment de l’autre. Le progrès oui, mais lequel ? C’est la question qui se pose avec urgence, depuis des années, mais dont les solutions radicales ne font pas consensus dans la société. Un nœud s’est cristallisé avec le temps que la crise actuelle, par son paroxysme, permettra peut-être de délier pour un nouvel âge. Faisons de 2020 une opportunité plus féconde que ne le fut la crise de 2008.

Tout faire pour une réconciliation avec la société

Il est l’heure de plaider pour une interrogation et une convergence de tous les mondes – entreprise, politique, médias, culture, académique – autour de cette question du progrès, de ce progrès que nous voulons, de celui que nous ne voulons plus, de celui qu’il faut accélérer, de celui dont il faut se détourner. Trouver une ligne d’intersection entre tous, et fédérant le plus grand nombre possible de groupes sociaux. Et tout faire pour une réconciliation avec la société, c’est-à-dire avec le destin de nos vies.

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