24 novembre 2010

Temps de lecture : 2 min

Le panda, pain béni pour les annonceurs et les autres?

Vous avez toujours rêvé de faire du mal à un objet ou un être inoffensif? Pour 1$, c’est maintenant possible. Voici le Punch Me Panda Project, une performance artistique originale, symptomatique des maux de notre société.

Vous avez toujours rêvé de faire du mal à un objet ou un être inoffensif? Pour 1$, c’est maintenant possible. Voici le Punch Me Panda Project, une performance artistique originale, symptomatique des maux de notre société.
Alors que certains restaurants japonais proposent à leurs clients de se défouler/déstresser en mettant à leur disposition des assiettes, de la porcelaine ou encore des verres “à détruire”, l’artiste Nate Hill s’empare quant à lui de l’image du panda pour créer un nouveau genre de service. Point commun? Le désir de détruire ce qui est beau. Parfaitement décrite dans Fight Club, le roman de Chuck Palahniuk, cette volonté qu’a l’Homme de succomber à la tentation du mal était jusqu’à présent étroitement limitée par les règles de la vie sociale.

Il est interdit d’avoir des visions négatives sur un animal ou un objet sans défense. Le Punch Me Panda Project change la donne, en permettant à l’être humain de se libérer de ses passions tragiques et refoulées en extériorisant tout l’affect enseveli par les normes sociales.

Mais pourquoi avoir choisi le panda comme cobaye? Le panda est sans doute l’un des animaux les plus chargés symboliquement. Longtemps uniquement rattaché à l’image de la WWF, cette boule de poils tend à s’émanciper de ses codes premiers au point de devenir un objet culturel à part entière. Les vidéos à succès ne cessent de se multiplier sur le web. Tendrement ou tragiquement, le teddy bear chinois captive les esprits et capture l’attention.
Émouvant, inévitablement en voie de disparition, incapable de se reproduire pour sauver son espèce, l’ursidé noir et blanc a été choisi par la World Wildlife Fundation car il représente le dernier rempart à la cruauté de l’homme. Quand ses yeux ronds et inoffensifs vous regardent, vous êtes alors comme paralysé, attentif. Du pain béni pour les annonceurs? Paradoxalement, le panda n’est pas tant utilisé pour son mignon minois mais plus pour la rupture qu’il crée quand il est utilisé à contre emploi. Paresseux, bougon et sans énergie, le mangeur de bambous intrigue mais inspire. KitKat en 1987 s’était appuyé sur ces caractéristiques pour créer la surprise et générer de la sympathie pour le mammifère. Cette ambivalence s’est encore distinguée au dernier festival de Cannes de la publicité, cette fois-ci, le jury a été saisi par des campagnes mettant en scène des pandas auxquels il vaut mieux ne pas dire non.

Finalement, le  sympathique cousin du raton laveur apparaît comme le bouc-émissaire idéal. Son image est constamment détournée et altérée si bien que l’on arrive à se demander s’il ne souffrirait pas d’un trouble de la personnalité. Les Hommes déviant, devant se décharger d’une trop grande « tension d’énergie » pour reprendre les mots de Sigmund Freud, trouvent en la présence du panda une source de « déchargement » idéale.

Cette tendance fondée sur la théorie de la frustration-agression fait émerger une incapacité à atteindre leurs objectifs. L’Aura et l’unanimité qui protège le grand ours-chat seraient finalement générateurs d’envie et de « cruauté ordinaire », espérons qu’elles resteront artistiques…      Alexandre Ribichesu CELSA – Marketing Publicité Communication

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