27 novembre 2013

Temps de lecture : 2 min

J’origami, tu origami, il origami…

L’histoire du papier remonte à l’Antiquité, soit il y a plus de 5000 ans. Pourtant aujourd’hui encore, le papier est synonyme de créativité… via le dépassement de l’angoissante page blanche. De par ses possibilités l’origami, l’art du pliage du papier, constitue une source d’inspiration pour les marques. Un art plus que largement employé ces derniers temps. Trop ?

L’origami est originaire de l’un des plus anciens arts populaires chinois (7ème siècle) appelé « zhézhi ». C’est par des moines bouddhistes qu’il aurait été amené au Japon, où il trouva son nom actuel, issu du japonais « oru » (plier) et « kami » (papier). Pour un japonais, l’origami est plus qu’un art : c’est une culture vivante, fruit d’une longue tradition. Un art qui se transmet par l’apprentissage direct, la démonstration. Un solfège a ainsi été créé afin de transcrire certains pliages permettant une diffusion de modèle dans un langage universel, à l’international.

En France il existe même le MFPP, le Mouvement Français des Plieurs de Papier. Une association créée en 1978, dans le but de promouvoir la créativité, l’expression artistique et la communication à travers la pratique de l’origami.

Qui n’a pas son origami ?

Ludique, l’origami est évocateur de simplicité, d’imagination, d’innovation ou encore d’évasion dans l’enfance. De nombreuses marques, de tous horizons, l’utilisent pour illustrer leur publicité : La Poste, Skoda, Webster Five, Toshiba, Spécial K,…

Ou pour illustrer leur logotype, leur produit ou leur packaging…

Pourquoi tant d’origami ?

Face à une telle déferlante, on peut raisonnablement se poser la question du pourquoi. Et pourquoi maintenant ? Est-ce une réponse « désespérée » au tout digital ? Tout d’abord, l’origami c’est déjà le passage à la 3D (de la forme créée par le pliage vs la 2D de la feuille de papier). Enfin, alors que le plan « France Numérique 2020 » prévoit d’abandonner définitivement le papier en dématérialisant toutes les démarches administratives… les marques, même « numériques », ne tuent résolument pas le « vrai-papier-plié ».

L’origami, une manière de (re)mettre de l’humain, de l’émotion, dans un contexte de marque plus que jamais digitalisé, rationnel ?

Une “green” attitude indispensable ?

L’origami, c’est déjà « recycler », par le pliage, l’usage premier d’une feuille de papier pour créer une nouvelle forme. Origami = papier = arbre = une ressource à sauvegarder, renouveler… recycler. Il n’est donc pas étonnant que cet art se retrouve sur la thématique environnementale, comme dans les communications de Greenpeace.

Ou qu’il s’applique au volume packaging… De manière ludique en créant des figurines avec le carton ondulé des « Petit Beurre »de Lu, en collaboration avec la designer Matali Crasset, ou les emballages de savons de La Compagnie de Provence. Et de manière plus écologique, pour ce projet d’emballage de chemises qui élimine les éléments plastiques ou superflus, tout en facilitant l’ouverture et le rangement en magasin.

Un vœu de longévité ?

Une ancienne légende japonaise (Senbazuru) raconte que si l’on plie mille grues en papier, on peut voir son vœu de santé, de longévité, d’amour ou de bonheur exaucé. La grue de papier en est devenue un symbole de paix. Et si les « mille grues » des marques visaient à ce qu’on leur accorde la longévité… auprès des consommateurs ?

Expresso

Force est de constater que de nombreuses marques utilisent l’univers de l’origami pour les valeurs qu’il représente. Mais attention à ne pas se fondre dans la masse… Ajouter sa participation, qui plus est de manière illégitime, à une tendance déjà bien installée, c’est aussi refuser de sortir du lot, de se différencier et donc abandonner toute notion d’exclusivité. Or, l’exclusivité n’est-elle pas essentielle pour qu’une marque s’inscrive dans la durée ?

Catherine Pipers / @LaPauseDesign
La Pause Design par Graphèmes

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