24 avril 2018

Temps de lecture : 3 min

Un jardin suspendu sur le toit d’un parking

Un joli coin de verdure dans un océan de béton et de grisaille. La porte de Versailles à Paris est bien connue pour son parc des expositions qui accueille chaque année 7,5 millions de visiteurs. Mais ses sept gigantesques halls ressemblent à ces vastes entrepôts qui se trouvent le long des périphériques.

Un joli coin de verdure dans un océan de béton et de grisaille. La porte de Versailles à Paris est bien connue pour son parc des expositions qui accueille chaque année 7,5 millions de visiteurs. Mais ses sept gigantesques halls ressemblent à ces vastes entrepôts qui se trouvent le long des périphériques.

Bien consciente de la laideur de son site, Viparis, la structure conjointe de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) et du leader européen de l’immobilier commercial Unibail, qui gère aussi le Palais des Congrès et Villepinte, va investir 500 millions d’euros de 2015 à 2025 pour rénover ses bâtiments qui seront redessinés par de prestigieux architectes comme Jean Nouvel, Christian de Portzamparc et Dominique Perrault. En attendant la fin de leurs grands travaux, les promoteurs ont décidé de s’associer avec l’agence Passage Piéton pour donner une bouffée d’air aux curieux. De quoi sortir aussi ce coin de Paris de son statut purement utilitaire.

Du foot au milieu des plantes

« Le Jardin Suspendu » sera installé pendant plusieurs saisons sur le toit d’un parking de 3500m2 de Paris Expo. Cette oasis avec vue panoramique sur la capitale comprendra notamment un espace fooding, plusieurs bars, un cinéma en plein air et des DJ sets inattendus. Ce site sera entièrement privatisable du lundi au mercredi (capacité de 1000 personnes) ou partiellement les jours d’accès au grand public (400 personnes). Pour célébrer l’ouverture de ce lieu, un espace de 150m2 sera dédié du 14 juin au 15 juillet à la Coupe du monde de football. Ce jardin n’est pas le premier à voir le jour en Europe. Les coins de verdure en ville commencent même à devenir très « tendance » depuis quelques années.

À Berlin, le Klunkerkranich a, lui aussi, été installé sur un ancien parking. Situé au dernier étage du centre commercial Neukölln Arcaden, ce rooftop de 3000 m2 a été imaginé par trois amis dont une enseignante et un chasseur de tête. Ouvert depuis trois ans, le lieu, qui accueille notamment des DJ, ne désemplit pas. Au milieu de bacs en bois remplis de plantes, les Berlinois peuvent discuter de tout et de rien en buvant un verre tout en profitant d’une vue imprenable sur les toits de la capitale fédérale. À Bruxelles, le Skybar est, lui aussi, devenu un lieu de fête prisé des Belges du 1er juin au 30 septembre. Installé également sur le toit d’un parking, ce site hébergera, cette année, un restaurant éphémère. L’Orangerie proposera une carte imaginée par Sang Hoon Degeimbre qui a été élu chef de l’année 2016 par le guide Gault & Millau.

Des fermes verticales

Les jardins suspendus s’inscrivent dans un phénomène plus large de « végétalisation » des villes. Les toits recouverts de gazon sont utilisés depuis des siècles en Scandinavie afin d’isoler les bâtiments. Aujourd’hui, des architectes vont plus loin en installant de véritables fermes au sommet des immeubles. Grâce à la technologie hydroponique, il est désormais possible de faire pousser des légumes et des plantes avec très peu de terre ce qui permet de ne pas fragiliser des toitures qui n’ont pas été conçues pour abriter des dizaines de tonnes de terreau. Certains scientifiques vont encore plus loin en préconisant la construction de fermes urbaines verticales. Un professeur en sciences environnementales de l’Université Colombia de New York, Dickson Despommier, estime qu’une ferme de 30 étages, construite pour un montant de 84 millions de dollars, pourrait nourrir 30 000 personnes avec un rendement 5 à 6 fois supérieur à l’agriculture traditionnelle. A Singapour, la Tree house en plein cœur de la Cité-Etat est devenue le plus haut jardin vertical jamais construit dans le monde.

De plus en plus de constructions se couvrent aujourd’hui de verdure, reprenant ainsi le modèle imaginé par les architectes Andrault, Parat et Guvan lorsqu’il ont conçu en 1983 le Palais Omnisport de Paris Bercy qui a depuis été rebaptisé AccorHotels Arena. « Le Jardin Suspendu » s’inscrit complètement comme le digne héritier de cette salle de concert hors norme…

Le Klunkerkranich à Berlin

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